Retour vers Articles

GDPR : l'épidémie des newsletters en quête de consentement explicite

GDPR-3 — Pas un jour sans que des newsletters auxquelles nous sommes abonnés depuis longtemps se mettent en quête de notre consentement explicite.

Oublié l’intérêt légitime, le consentement prime sur tout autre raison de conserver des données, de les traiter et les utiliser. C’est bien entendu l’approche la moins contestable, mais c’est aussi, pour une relation existante, la plus inélégante. On vous annonce que face à la nouvelle législation on n’a aucune idée d’où provient la relation. Ce manquement suscite les questions suivantes : « Vous faisiez quel type d’e-marketing la semaine dernière ? », « Quel CRM avez-vous pour avoir besoin de me redemander une autorisation que je vous ai déjà donnée ? », « Vous achetiez des listes sur le web ? », « Comment établir de la confiance sur un aveu d’ignorance ? »

Au lieu de rappeler l’intérêt de la relation on insiste sur son aspect légal et pas légitime… et donc on pose question sur l’intérêt de la relation pas sur sa valeur ajoutée. Pour les personnes comme moi c’est rédhibitoire. Dans la perception de ces messages ceux qui ne donnent aucun ou que peu de contexte sont les pires. Oui la loi change, mais celle concernant les newsletters date des années 1990… que faisiez-vous ?

Ce qui lasse c’est la récurrence de l’approche, le manque de prise de recul, de réflexion. Cet envoi d’un mail de confirmation (une sorte de troisième opt-in) serait le seul moyen de justifier une présence dans une liste de distribution.

On sent une grande fébrilité, qui conduit à des comportements aberrants qui dévaluent la relation et qui se multipliant montrent à quel point, le basculement du vendredi 25 mai est si salutaire. Il débusque ceux pour qui vos données ne sont que des clics et pas l’expression d’une individualité, d’un historique et au final d’un relation qu’il faut chérir, au risque de la flétrir par des confirmations d’engagement dont la grande question est « pourquoi doutiez-vous de la validité de mon accord puisque je reçois vos messages sans m’en plaindre depuis des années ? »